Insertion dans le site

Le site d’implantation de l’hypertélescope de l’Ubaye est soumis pour sa partie ubac à la réglementation du Parc national du Mercantour et pour sa partie adret à celle de l’Office national des Forêts.

L’implantation de chacun des éléments de l’installation est conçue de façon à ne pas modifier le milieu naturel. Non seulement tout doit être démontable, mais après démontage il n’en doit rester nulle trace. Il n’y a aucun terrassement et aucun bétonnage. La surface du miroir virtuel épousant la courbure naturelle du vallon, les petits miroirs reposent sur de simples tripodes ancrés dans le sol à l’aide de broches amovibles. La tente tipi laboratoire/atelier est placée sur une plate-forme en bois entièrement démontable.

Les installations s’inscrivent dans les spécificités du lieu. Au point sud, le câble porteur de la nacelle est amarré à un mélèze. Lorsqu’il n’est pas tendu entre les deux versants du vallon, il repose directement au sol. À l’ubac il suit un couloir d’avalanche, puis un talweg. À l’adret, il est posé sur un éboulis dans une trouée naturelle.Un bloc rocheux définit l’emplacement de la base du treuil et de l’antenne satellite.

Pour des raisons de sécurité ou d’efficacité, certains amarrages ont nécessité le perçage de roches. À terme, les trous seront rebouchés à l’aide d’une résine spéciale. L’alimentation électrique du tipi-atelier, de la motorisation de l’hypertélescope et des commandes des treuils est assurée par cinq mini centrales solaires.

 Panneau d'information in situ ©MR
"Zone des miroirs" vue du nord ©JM Armoire électrique et moteur de manoeuvre des câbles du point est ©MR

Réutilisation de matériaux de récupération

Lors de la première campagne d’implantation des installations, l’équipe n’avait pas de locaux fixes et était encore peu étoffée. Disposant de peu de ressources matérielles sur le site de la Moutière ou à proximité, elle n’a pas hésité à utiliser des matériaux de récupération trouvés sur place ou apportés par un membre de l’équipe qui avait participé à une opération de nettoyage en montagne.

Ainsi trouve-t-on dans l’hypertélescope de l’Ubaye

  • des profilés et de la boulonnerie de récupération pour les installations de base
  • des élingues et autres accessoires de levage provenant du démontage d’une station de ski pour l’ancrage nord
  • un support de treuil en provenance de la même station de ski
  • un bâton de ski, un tube de faucheuse et du fil de fer militaire de récupération pour la nacelle
  • un élément de pylône électrique militaire pour la gouttière protégeant le passage du câble au niveau de la piste forestière, lorsque celui-ci est en position basse.

Mesures de protection

Avifaune

Le câble porteur de la nacelle et les six câblots destinés à sa manoeuvre sont difficilement repérables par les oiseaux et de ce fait présentent un risque de collision. Aussi, en liaison avec les gardes-moniteurs du Parc national du Mercantour, un programme d’observation et de protection de l’avifaune a vu le jour. Parmi les espèces diurnes repérées sur le site, le tétras-lyre (Tetrao tetrix), le vautour fauve (Gylps fulvus), l’aigle royal (Aquila chrysaetos) et le gypaète barbu (Gypaetus barbatus) sont inscrits à l’annexe I de la directive Oiseaux de l’Union européenne. Le hibou grand-duc (Bubo bubo), rapace nocturne lui aussi inscrit à l’annexe I, n’a pas encore été observé.

Certaines mesures de protection de l’avifaune ont d’ores et déjà été mises en place :

  • nouveau câble porteur de couleur orange ;
  • balisage diurne composé de spirales colorées disposées à intervalle régulier sur les câbles (à l’instar des balisages de lignes électriques et de remontées mécaniques de ski).

En ce qui concerne le balisage nocturne, des mini lampes solaires à détecteur crépusculaire et des peintures ou pastilles photo-luminescentes sont à l’essai. L’avantage des matériaux photo-luminescents est qu’ils rendent visibles les câbles à la fois le jour et la nuit.Lorsque le câble porteur est en position basse, il repose au niveau du sol à l’exception de la partie au dessus du torrent qui est recouverte d’un balisage en mousse (apprécié par le Cincle plongeur (Cinclus cinclus) qui l’utilise comme refuge). Composé de trois sections distinctes, le prochain câble porteur sera entièrement démonté à chaque fois que l’équipe sera absente du site.

Une étude du comportement des oiseaux à l’approche des câbles effectuée à l’aide d’une caméra à détecteur de mouvement est programmée. Les résultats en seront communiqués au Parc national du Mercantour qui pourra, le cas échéant, utiliser dans certains autres sites les balisages diurnes et nocturnes qui auront été considérés comme les plus appropriés.

   
 Spirales colorées RTE pour prévenir la collision des oiseaux avec le câble ©MR
Lampe clignotante et bandes photoluminescentes pour  prévenir la collision des oiseaux avec le câble ©JPR

Faune mammalienne

Chamois, bouquetins, chevreuils, hermines et marmottes sont couramment observés.

Bien que le vallon de la Moutière soit un lieu de passage reconnu du loup, aucun contact visuel n’a eu lieu avec ce canidé. Cependant des hurlements ont été entendus depuis le site, et traces et crottes y ont été observées. Une carcasse de mouton dévoré a aussi été trouvée. Chacune de ces observations a fait l’objet d’un rapport transmis aux agents du Parc national du Mercantour.

Flore

Aucune espèce endémique n’est présente sur le site. Afin d’éviter le piétinement des pelouses, les déplacements d’une zone à l’autre du site s’effectuent le long de cheminements bien établis.